Cumuler les statuts de salarié et de micro-entrepreneur : mode d’emploi

De plus en plus de personnes souhaitent cumuler les statuts de salarié et de micro-entrepreneur pour diversifier leurs sources de revenus, développer une activité parallèle ou tester un projet avant de se lancer à plein temps. Cet article vous présente les différentes étapes et conditions pour réussir à combiner ces deux statuts.

1. Comprendre les principes du cumul

Le cumul des statuts est possible grâce au dispositif du micro-entrepreneur, anciennement auto-entrepreneur, qui permet à un individu d’exercer une activité indépendante en parallèle à son emploi salarié. Ce régime simplifié a été conçu pour faciliter la création d’entreprise en minimisant les formalités administratives et les charges sociales et fiscales.

Cependant, il est primordial de vérifier que votre contrat de travail ne comporte pas de clause d’exclusivité ou de non-concurrence, qui pourrait vous empêcher d’exercer une activité parallèle. Si tel est le cas, vous devrez demander l’autorisation de votre employeur pour cumuler les deux statuts.

2. Choisir son activité

Pour cumuler les statuts, il faut déterminer quelle sera votre activité en tant que micro-entrepreneur. Cette activité doit être différente de celle exercée dans le cadre de votre emploi salarié, afin d’éviter tout conflit d’intérêts. De plus, elle doit être compatible avec le régime du micro-entrepreneur, qui concerne principalement les professions libérales, les commerçants et artisans.

Il est important de bien réfléchir à votre projet et de vous assurer qu’il correspond à vos compétences, à vos aspirations et qu’il est réalisable en parallèle de votre emploi salarié.

3. S’inscrire en tant que micro-entrepreneur

Une fois votre projet défini, vous devrez procéder à l’inscription en tant que micro-entrepreneur auprès de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) ou de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA). Cette inscription est gratuite et se fait en ligne sur le site officiel de l’auto-entrepreneur. Vous recevrez ensuite un numéro SIRET, qui attestera de votre immatriculation.

Il est essentiel d’informer votre employeur de cette démarche, même si cela n’est pas obligatoire légalement. Cela permettra d’établir une relation de confiance entre vous et votre employeur, ainsi que de discuter des éventuels aménagements nécessaires pour mener à bien vos deux activités.

4. Gérer son temps et ses revenus

L’un des défis majeurs du cumul des statuts est la gestion du temps. Il est crucial d’être organisé et rigoureux pour pouvoir concilier efficacement les exigences liées à chaque activité. Pensez à établir un planning précis et à déterminer des objectifs concrets pour votre activité de micro-entrepreneur.

En ce qui concerne les revenus, il faut savoir que le cumul des statuts implique un plafond de chiffre d’affaires à ne pas dépasser pour l’activité de micro-entrepreneur. Pour les prestations de service, le plafond est fixé à 72 500 euros par an, tandis que pour les activités d’achat et revente, il est de 176 200 euros par an. Si vous dépassez ces seuils, vous devrez changer de régime fiscal et social.

5. Payer ses cotisations sociales et impôts

En tant que micro-entrepreneur, vous devrez payer des cotisations sociales et des impôts sur vos revenus issus de cette activité. Les cotisations sociales sont calculées sur la base d’un pourcentage du chiffre d’affaires réalisé, tandis que l’impôt sur le revenu peut être payé selon deux modes :

  • Le versement libératoire : un pourcentage fixe du chiffre d’affaires est prélevé chaque mois ou trimestre, en même temps que les cotisations sociales.
  • L’intégration dans la déclaration annuelle de revenus : vos revenus issus de l’activité de micro-entrepreneur seront ajoutés à ceux de votre emploi salarié et soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu.

Pour bénéficier du versement libératoire, il faut en faire la demande auprès de l’URSSAF lors de son inscription en tant que micro-entrepreneur et remplir certaines conditions de revenus.

6. Anticiper les risques et les opportunités

Cumuler les statuts de salarié et de micro-entrepreneur peut être source d’opportunités, mais également de risques. Il est important d’anticiper ces derniers pour assurer la pérennité de vos deux activités. Par exemple, vous devrez veiller à respecter les règles liées à la propriété intellectuelle, à la confidentialité ou encore au temps de travail.

En revanche, le cumul des statuts peut vous permettre de développer de nouvelles compétences, d’élargir votre réseau professionnel ou encore d’accroître votre employabilité en cas de difficultés sur le marché du travail. Il convient donc de peser soigneusement les avantages et inconvénients de cette démarche avant de se lancer.