Le statut d’autoentrepreneur, créé en 2009, a simplifié la création d’entreprise et a séduit de nombreux travailleurs indépendants. Toutefois, ce régime présente des limites et n’est pas adapté à toutes les situations. Quelles sont les alternatives possibles pour exercer une activité professionnelle en toute autonomie ? Cet article vous présente un tour d’horizon des solutions existantes.
La micro-entreprise : une solution proche du régime autoentrepreneur
La micro-entreprise est un statut juridique qui peut convenir à ceux qui souhaitent exercer une activité indépendante sans être soumis aux contraintes de l’autoentrepreneuriat. Ce régime permet de bénéficier d’un abattement forfaitaire sur le chiffre d’affaires pour le calcul des charges sociales et fiscales, ainsi que d’un taux d’imposition réduit sur les bénéfices.
Toutefois, la micro-entreprise présente aussi des inconvénients : elle ne permet pas de déduire les charges réelles, et le montant maximum du chiffre d’affaires est limité à 176 200 € pour une activité commerciale et 72 600 € pour une activité de services.
L’entreprise individuelle : un cadre plus souple pour les entrepreneurs
L’entreprise individuelle (EI) est une autre solution pour exercer une activité en tant qu’indépendant. Ce statut juridique présente l’avantage de permettre la déduction des charges réelles, ce qui peut être intéressant pour les entrepreneurs dont les frais professionnels sont importants.
En revanche, contrairement à l’autoentrepreneur et à la micro-entreprise, l’entrepreneur individuel est soumis au régime réel d’imposition et doit donc tenir une comptabilité complète. De plus, l’EI n’offre pas de protection du patrimoine personnel en cas de difficultés financières.
La société unipersonnelle : une option pour protéger son patrimoine
Pour ceux qui souhaitent exercer leur activité en protégeant leur patrimoine personnel, il est possible de créer une société unipersonnelle. Il existe deux principales formes juridiques : l’EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) et la SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle).
L’EURL et la SASU offrent toutes deux une protection du patrimoine personnel de l’associé unique, grâce à la séparation entre les biens personnels et professionnels. Elles permettent également de bénéficier d’un régime fiscal avantageux, notamment avec la possibilité d’opter pour l’impôt sur les sociétés.
Cependant, ces structures impliquent des coûts de création et de fonctionnement plus élevés que ceux du statut autoentrepreneur ou micro-entrepreneur. De plus, elles requièrent des formalités administratives plus complexes.
Le portage salarial : une alternative pour conserver le statut de salarié
Le portage salarial est une solution qui permet de travailler en tant qu’indépendant tout en conservant le statut de salarié. Le travailleur est lié par un contrat de travail avec une société de portage, qui facture les clients et reverse un salaire au porté.
Cette option présente plusieurs avantages : elle offre la sécurité du statut de salarié (protection sociale, droit au chômage, etc.), permet d’éviter les contraintes administratives liées à la création d’entreprise et facilite l’accès à certaines missions pour lesquelles les clients exigent une facturation par une société.
En revanche, le portage salarial implique des frais de gestion qui peuvent représenter jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires réalisé. De plus, il n’est pas adapté à toutes les activités et ne permet pas de développer sa propre structure.
La coopérative d’activités et d’emploi : un cadre collectif pour les indépendants
Enfin, la coopérative d’activités et d’emploi (CAE) est une structure qui rassemble des entrepreneurs souhaitant partager des ressources et des compétences. Les membres bénéficient du statut de salariés et sont accompagnés dans le développement de leur activité.
La CAE offre une alternative intéressante pour ceux qui recherchent un cadre collectif et solidaire, avec des services mutualisés (comptabilité, formation, etc.). Elle permet également de conserver certains avantages sociaux liés au statut de salarié.
Toutefois, comme pour le portage salarial, les frais de gestion peuvent être importants et l’entrepreneur ne dispose pas de la même autonomie que dans une structure individuelle.
En somme, il existe plusieurs alternatives au statut d’autoentrepreneur pour exercer une activité indépendante. Chacune présente des avantages et des inconvénients à prendre en compte en fonction de ses besoins, de son secteur d’activité et de ses objectifs professionnels. Il est donc essentiel de bien se renseigner et de se faire accompagner par des experts pour choisir la solution la mieux adaptée à son projet.